Histoire

Au moyen âge, Mazy était administré par la mairie de Golzinnes. Le comte de Namur n'y détenait pas la seigneurie foncière; il louait l'usage des cours d'eau à des riverains. Le moulin était possédé moitié par lui, moitié par le sire de Mazy. Le domaine de ce dernier seigneur consistait en la cense de la Tour, dont dépendaient quelque 60 ha.

Par la suite, Mazy fut englobé dans le bailliage de Fleurus. Au XVI'' s., la propriété y apparut morcelée et dispersée. Cependant, les terres cultivées n'atteignaient pas en superficie plus de la moitié de celles d'aujourd'hui. En effet, elles ne recouvraient que le sol calcareux. Là où abondaient le grès et le schiste, elles laissaient la place à des bruyères et à de maigres pâturages, appelés des trieux ou des tris.

A l'aurore des temps modernes, Mazy comptait trois censes. La cense de lu Thour, ou cense Doncelle, était la propriété la plus étendue. Située au confluent du Ribjoux et de l'Orneau, elle couvrait 72 bonniers de terres arables, 8 de prés et 5 de bois. Son château-ferme occupait le fond de la vallée, dans un décor boisé entrecoupé de ravins. La cense du Trihot s'étendait sur 32 bonniers de terre et 5 de bois. En 1550, Warnier de Dave, seigneur de Mielmont, la donna à son fils naturel Frédéric. Lorsque les bâtiments tombèrent en ruines, on ne les releva plus. Quant à la cense du Mouton, elle ne comprenait que 14 bonniers de terre et 2 de prés (1632).

Le 14 novembre 1663, Agnès de Davre abolit à Mazy, comme dans d'autres de ses seigneuries, le droit de mortemain et de formor­turc. Elle demanda le paiement annuel par les censiers de 2 setiers d'avoine, par les manants, d'un setier et par les veuves d'un demi-setier.

La route de Namur ne consistait alors qu'en un chemin de terre, traversant l'Orneau à gué. Elle était croisée par la route de Golzinnes à Fleurus, qui, elle, franchissait la rivière sur un pont de bois, à la Corne de Bordeau.

En 1688, un coche postal passait à Mazy une fois par semaine. Il y prenait quelques rares passagers, se rendant à Bruxelles. L'été, il accomplissait le voyage en un jour; l'hiver, il s'arrêtait pour la nuit à Genappes. A partir du XVIII'' s., des diligences passèrent à Mazy deux, puis trois fois par semaine.

En 1692, lors du siège de Namur, Louis XIV logea au château de Mazy. En reconnaissance, il y laissa son portrait en médaillon. C'est de là aussi que s'In historiographe, Jean Racine, écrivit des lettres à son ami Nicolas Boileau.

En 1746, les Français envahissent de nouveau les Pays-Bas. Les alliés se portent à leur rencontre. Ils sont commandés par le frère de l'empereur François let, Charles de Lorraine, gouverneur des Pays-Bas autrichiens. Le 2 août, ce prince fixe son quartier général au Mazy. Il reçoit les clefs de Namur le 9 août. Mais il se replie bientôt devant l'armée de Maurice de Saxe. Des dragons français viennent à leur tour camper à Mazy. Ils réquisitionnent deux chariots de marchandises diverses à Fleurus.

D'autre part, on entreprend de paver la route de Namur à Nivelles, dont on adoucit les pentes et rectifie le tracé. Les pavés sont fournis par la carrière de grès, située près du pont de Bordia à Mazy. Pour supprimer le passage à gué, un pont est construit sur l'Orneau en 1751 et la chaussée est relevée à son niveau.

Près de ce pont, une auberge est ouverte dans l'ancienne maison du bailii. Elle sert de relais pour les diligences. Les chevaux qu'on y loge dans les écuries permettent de doubler les attelages, car les côtes sont raides au sortir de Mazy dans les directions septentrionale et méridionale. A l'auberge, une chambre est réservée au receveur de la barrière de Mazy. Les péages servent au paiement du pavage de la route Namur-Bruxelles par Genappe.

Par suite du décret du 28 juin 1775, on partage entre les chefs de famille de Mazy les biens communaux.

En 1792, sous le commandement de Dumouriez, les armées de la République française envahirent la Belgique. Conduites par le capi­taine Valence, des troupes de sans-culottes vinrent de Charleroi. Elles campèrent à Mazy, comme à Onoz et à Temploux, les 15 et 16 novembre. Elles pillèrent le château de Mielmont. Elles prirent Namur le 2 décembre.

Lors de l'invasion française de 1792, l'ultime seigneur de Mazy fut le général-major Charles-Eu!jène de Meldeman. Commandant au nom du roi de Bavière-Palatinat la place forte de Düsseldorf, il dut se rendre à Kléber le 6 septembre 1795. Rentré à Mazy, il épousa à 66 ans une ancienne chanoinesse, dont il eut deux filles, Florence et Alexandrine. Il mourut en 1814. Son corps fut enseveli dans l'église de Bossière.

En 1795, Mazy fut englobé dans le département de Sambre­et-Meuse. Le 27 brumaire an V (17 novembre 1796), il reçut un conseil municipal, présidé par le maire Charles Dubois. 11 possédait 43 foyers, dont les 262 habitants étaient logés dans des maisons en pierre blanche du pays, privées d'étage et couvertes de toits de chaume. On y comptait déjà tous les corps de métier. Onoz lui était alors attaché : il n'en sera séparé qu'en 1819.

Pour la suite, l'histoire de Mazy se confond en majeure partie avec celle de ses industries.