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Corroy-le-Chateau

Construit en grès ferrugineux, le château de Corroy est unique dans son genre en Belgique. Il est le type même du château de plaine, le plus complet qui soit. Son ensemble date du XIII" s. Mais les subtructions du donjon primitif — lui-même disparu — remontent probablement au X" s.

Soutenu par cinq arcades, un pont de pierres franchit les douves ceinturant les bâtiments. Il donne accès à une grande porte d'entrée. Primitivement de style ogival, cette porte a été remaniée à la fin du XVIII" s. dans le style Louis XVI.

  On peut encore se rendre compte du système de défense appliqué au châlet d'entrée. Précédé d'une barbacane, ou tablier mobile, le donjon massif était flanqué de deux tours semi-circulaires. De part et d'autre du vantail de chêne clouté, se présentait une fente de coulissage : elle permettait la chute du deuxième étage d'une herse pesant quelque 600 kg . En haut, une meurtrière faisait face aux assaillants. Sous les ogives, au-dessus du vantail, une trappe — l'assommoir — était ménagée dans la voûte. On l'ouvrait pour bombarder l'ennemi de rochers. Au sommet des tours, un hourdage en surplomb facilitait le jet d'huile, de flèches et de pierrailles.

  Des tours à trois niveaux étaient reliées entre elles par des murailles presque aveugles, les cour tine s. Elles munissaient les angles de la forteresse. Aucun escalier ne partait du rez-de-chaussée : on gagnait l'étage par une échelle mobile. Dans la suite, les meurtrières ont été remplacées par des baies. Une septième tour, la plus remarquable, s'élevait au centre. Toutes les tours étaient coiffées de poivrières. Un chemin de ronde entourait les cour tine s. II était surplombé de créneaux. Les douves, marécageuses par endroit, subsistent encore.

La cour d'honneur présente la forme d'un pentagone irrégulier. A la suite d'un incendie, le corps de logis central a été remplacé en 1863 par des constructions en néo-gothique. En son milieu, une chapelle pourrait dater du XIII° s.

Les salles du rez-de-chaussée sont ornées de fresques, de peintures, de meubles et de bibelots, constituant un ensemble pittoresque de grande valeur.

Entourant le château de ses essences rares, un parc à l'anglaise, où subsiste un étang alimenté par le ruisseau de Corroy, achève de donner au site un aspect à la fois grave et enchanteur.